Friedrich Nietzsche :
«Il n'y a qu'un seul écrivain que je place au même rang que Schopenhauer pour ce qui est de la probité, et je le place même plus haut, c'est Montaigne. Qu'un pareil homme ait écrit, véritablement la joie de vivre sur terre s'en trouve augmentée. Pour ma part, du moins, depuis que j’ai connu cette âme, la plus libre et la plus vigoureuse qui soit, il me faut dire ce que Montaigne disait de Plutarque : « À peine ai-je jeté un coup d’oeil sur lui qu’une cuisse ou une aile m’ont poussé. » C’est avec lui que je tiendrais, si la tâche m’était imposée de m’acclimater sur la terre.»
Considérations inactuelles, II, De l’utilité et de l’inconvénient des études historiques pour la vie (1874)
Gustave Flaubert :
«Je lis toujours Rabelais et j'y ai adjoint Montaigne. Je me propose même de faire plus tard sur ces deux hommes une étude spéciale de philosophie et de littérature. C'est, selon moi, un point d'où est parti la littérature et l'esprit français.»
Lettre à Ernest Chevalier, 13 septembre 1838.
Idem. 15 mars 1842.
À Louise Colet, 23 février 1853.
Orson Welles :
«Montaigne est le plus parfait écrivain que le monde ait produit. Je le lis littéralement chaque semaine, à la façon dont les gens lisent la Bible, pas très longtemps ; j'ouvre mon Montaigne, lis une page ou deux, au moins une fois par semaine, pour le plaisir, comme ça. Pour moi, il n'y a pas de plus grande joie au monde. En français, pour le plaisir d'être en sa compagnie. Ce n'est pas pour ce qu'il raconte, mais c'est un peu comme d'attendre un ami, vous savez. Pour moi, c'est quelque chose de merveilleux, de très cher. J'ai de l'affection pour Montaigne. C'est un grand ami de ma vie.»
Voltaire :
«Le charmant projet que Montaigne a eu de se peindre naïvement comme il l’a fait ; car il a peint la nature humaine […]. Un gentilhomme campagnard du temps de Henri III, qui est savant dans un temps d’ignorance, philosophe parmi les fanatiques, et qui peint sous son nom mes faiblesses et mes folies, est un homme qui sera toujours aimé.»
Antoine Albalat :
«Aucune lecture ne remplace la lecture de Montaigne. Guez de Balzac est aussi très utile. C'est le Malherbe de la prose. Il a fixé le style français avant les Provinciales et avant les Pensées de Pascal.»
L'art d'écrire enseigné en vingt leçons, 1900.
Stefan Zweig :
«Montaigne a fait la tentative la plus difficle qui soit sur terre : vivre par soi-même, être libre et le devenir toujours plus.»
«Ce que Montaigne a énoncé quelques siècles plus tôt reste vrai et valable pour ceux qui s'efforcent d'acquérir leur autonomie.»
«Et tandis que les autres, les professeurs en Sorbonne, les conseillers, les légats, les Zwingli, les Calvin, proclament : “Nous connaissons la vérité “, la réponse de Montaigne est : “que sais-je?” ; tandis que, par la roue et l'exil, ils veulent imposer : c'est ainsi que vous devez vivre !”, son conseil à lui est : pensez vos propres pensées et non pas les miennes ! Vivez votre vie ! Ne me suivez pas aveuglément, restez libres !»
Montaigne, 1942.