Longtemps je me suis amusé à cultiver le rêve. Dès mon plus jeune âge, je me plaisais à faire des cartes de mes songes, où chaque lieu visité y est connecté à un autre. Parfois j'y retournais, j'étais heureux. C'était mon aire de jeu en somme. Aujourd'hui, je suis pris de visions soudaines de ces lieux lointains et si proches; je me souviens brusquement du manège, du toboggan, des petits poissons noirs visibles depuis le quai. J'aimerais bien y retourner, voir s'ils vont bien, eux aussi, voir s'ils m'ont oubliés, eux.

Oublier un rêve est une tragédie; s'efforcer de s'en souvenir est une torture. Ses détails nous échappent progressivement comme lorsqu'on essaye d'attraper du sable avec un tamis. J'ai l'impression de perdre des grains de mon être, de mon intériorité la plus profonde; alors que je ne suis pourtant pas vraiment convaincu du lien entre rêves et inconscient. Certes, j'ai fait des rêves mémorables qui répondaient à des désirs très précis à certains moments de ma vie, comme celui-ci. Cependant il m'arrive des chose tant déconnectées de la réalité que je ne peux que douter de la pertinence de Freud et Jung.
Cette page aura pour but, si j'en ai le courage, de recenser les rêves marquants donc je me souviens encore aujourd'hui. Voici alors la liste de ce qui, je l'espère, sera une encyclopédie onirique de quelques rêves drôles :
Généralement, dans mes rêves, je suis seul. Ceux dont je me rappelle consistent généralement en de l'exploration d'espaces vides qui me marquent. Cependant, quand je vois des gens que je connais dans mes rêves, on dirait plutôt des fantômes, des négatifs de ces personnes; ils agissent toujours de manière opposée à ce que j'aurais attendu d'eux. Ainsi mes plus proches amis me rabaissent et les personnes les plus froides à mon égard tombent étrangement amoureuses de moi.